Les voileux se transforment en routards

Le périple est terminé, 50.000kms en un an, Hervé repart vers l'Ouest américain avec d'autres français. Nous avons retrouvé notre bateau à Green Cove Springs et début mai nous voguerons vers les Bermudes avant de rejoindre Flores, première île de l'archipel des Açores. Le retour dans notre chère Bretagne est prévu vers le 15 août.

Adresse du blog bateau :
https://retourdegalbord.blogspot.com/

mardi 19 février 2013

RETOUR EN CALIFORNIE – ARIZONA ET NOUVEAU MEXIQUE



Après trois mois passés en Bretagne qui nous ont permis de retrouver amis, parents, nos enfants et petits-enfants dont le tout dernier Yodhrann, âgé de six mois à notre arrivée et que nous connaissons enfin, il nous faut repartir vers notre petit « Hervé » à Los Angeles et finir ce tour d’Amérique du nord entamé voici un an.

Départ de Roissy ce lundi 4 février avec la compagnie Icelandair qui va nous faire survoler le grand nord. Au survol de la Picardie nous pourrons admirer la baie de Somme à marée basse, magnifique. Du Royaume Uni nous distinguerons la campagne anglaise puis quelques Highlands écossais avant que la couche nuageuse arrive, notre atterrissage à Keflavik l’aéroport de Reykjavik se fera avec un plafond très bas nous laissant découvrir le paysage enneigé qu’au dernier moment. Décollage pour Seattle une heure plus tard avec le même type de temps, les nuages disparaîtront au-dessus du Groenland nous laissant voir des immensités enneigées. Viendra ensuite la banquise du passage du nord-ouest avec ses multiples crevasses dans la glace, la côte du Labrador puis du grand nord du Québec, la baie d’Hudson puis le Nunavut et les Territoires du Nord-ouest, immensités enneigées avec une multitude de lacs et cours d’eau tous gelés et craquelés. Survol ensuite de l’Alberta et des Rocheuses que nous avions visité au mois d’août avant de descendre sur Seattle avec une vue magnifique de la Cascade Range et du Mont Rainier. Un superbe vol nous permettant de découvrir d’en haut des contrées quasiment inaccessibles.

Nous craignions le passage de l’immigration à Seattle au vu de celui que nous avions subi fin août avec Hervé à Blaine. Nous avions tort de nous en faire, après deux ou trois questions sur notre voyage assez singulier il est vrai, l’officier nous apposait sur le passeport l’autorisation de six mois supplémentaires sur le sol américain. Décollage à nouveau pour L.A. et vol de nuit ce coup-ci, heureusement une chambre d’hôtel était réservée tout près de l’aéroport. Le lendemain matin nous retrouvions notre fidèle Roadtrek comme nous l’avions laissé et filions de suite plein sud au State Beach de San Clemente.



 Cela fait du bien de retrouver le Pacifique, les longues plages où s’éclatent les surfeurs et des températures printanières. Nous descendrons ensuite en deux étapes jusqu’à San Diego avec une visite du Cabrillo National Monument situé sur une presqu’île protégeant la fameuse baie de San Diego de la longue houle du Pacifique, on s’explique ainsi pourquoi plusieurs éditions de la Coupe de l’America s’y déroulèrent. Ce promontoire domine la ville et est le siège avec l’île de Coronado de nombreuses installations militaires, un impressionnant cimetière militaire dédié aux victimes de la guerre du Pacifique y couvre également une bonne partie.



Malheureusement, un temps à grains sévissait ce jour-là et ne nous incitait pas à musarder. Après un rapide détour par le port où se tient un musée maritime, et dans la vieille ville de San Diego très mexicaine, nous décidons de gagner l’intérieur des terres en direction de l’est.


 C’était sans compter avec le relief qui transforma vite la pluie en neige et nous obligea à trouver un camp à mi montée, reportant sagement au lendemain la découverte d’autres horizons. Nous nous réveillons avec un grand ciel bleu qui nous permet de reprendre la route, par contre notre virée prévue vers le Anza Borrego Desert SP est impossible, la route y allant nécessitant des chaînes, nous poursuivons donc en direction de l’Arizona. Après le col, les paysages enneigés feront place aux plaines désertiques de cette partie de la Californie, même paysage en Arizona, le temps est magnifique mais assez frais. Première étape dans cet état à Ajo en direction du National Park « Organ Pipe Cactus » à la frontière mexicaine.


Nous sommes un peu surpris de voir des contrôles d’immigration sur cette route, mais ils n’arrêtent que les véhicules en provenance de la direction de la frontière, ce sera notre tour au retour ; les infrastructures de cette police des frontières sont impressionnantes de par le nombre de véhicules, on en trouve stationnés au bord de la route tous les dix kilomètres environ et des hélicoptères font régulièrement leur ronde, difficile d’immigrer clandestinement ou de passer de la drogue.

Ce National Park nous permettra de connaître les différents types de cactus et de plantes du désert, malheureusement on est trop tôt en saison pour admirer leur floraison. Un grand trail en voiture permet de s’enfoncer dans les Diablo Mountains et une bonne balade à pied nous mènera à une ancienne mine. Ces campgrounds n’ont pas d’électricité pour notre chauffage d’appoint et la nuit à 0° nous verra bien emmitouflés sous double épaisseur de couette.



Nous rallierons ensuite Tucson, la pluie recouvrant de neige toutes les montagnes environnantes, du coup vu le temps, cap vers le Nouveau Mexique sous un grand ciel bleu retrouvé. Une grande étape autoroutière de 368 miles (600kms) parmi le même paysage désertique nous mènera dans la vallée de lancement de missiles de White Sands où se trouve aussi une curiosité minérale, un désert de sable de gypse avec des dunes d’un blanc immaculé, on se croirait vraiment dans de la neige si ce n’était la consistance et la température bien différente. Un spectacle très étonnant où les enfants peuvent dévaler les pentes avec des luges en plastique.



Notre parcours d’ouest en est nous fait passer une alternance de grandes plaines désertiques séparées par des chaînes montagneuses plus ou moins élevées d’orientation nord sud et c’est avec une certaine surprise qu’en quittant cette vallée, n’arrêtant pas de prendre de l’altitude, nous retrouvons la neige et même une station de sports d’hiver à 8650 pieds (2636 mètres) à Cloudcroft. De l’autre côté, nous retrouvons des collines puis des plaines désertiques avant de retrouver les puits de pétrole, quittés en Alberta, dans la plaine de Carlsbad.


Cette région est très calcaire et connue également pour ses cavernes. Les plus belles sont protégées et magnifiquement organisées dans le Carlsbad Caverns National Park que nous visitons ce 14 février. Nous avions déjà arpenté ce style de caverne dans le Chiapada Diamantina au Brésil (voir le blog de Retour de galbord), mais ici tout est fait à l’américaine avec une organisation sans faute. Descente goudronnée bordée de murets de pierre avec rambarde continue en inox des deux côtés, éclairage par spots mettant magnifiquement en valeur ces merveilles de la nature…et même un double ascenseur pour descendre ou monter les 300 mètres de profondeur. Ceci dit, la vision de cette succession de salles souterraines est de toute beauté avec moult panneaux explicatifs, il nous faudra deux heures pour arpenter les 3, 5kms de ces allées. Les photos vous en diront plus.


C’est ici que nous quittons le Nouveau Mexique pour entrer au Texas, le plus grand des états américains après l’Alaska, nous vous raconterons cela plus tard.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire