Après la Louisiane, il nous reste à passer dans deux états ayant
une petite partie de leur territoire baignant dans les eaux du Golfe du Mexique :
le Mississipi et l’Alabama, avant de retrouver la Floride. Les paysages sont
assez semblables et ressemblent à ceux rencontrés au Texas, des plages
interminables de sable très fin et très blanc le long desquelles nous faisons
des marches de plusieurs kilomètres.
En longeant ainsi la mer, nous nous disons que
bientôt nous y voguerons en direction de l'est. Dans notre tête le retour en
bateau occupe nos pensées. Le camping car est vendu à un couple de français
amis d'un bateau-copain ils en prendront possession vers le 20 avril et c'est
une préoccupation de moins. Du coup nous temporisons et effectuons des sauts de
puce d'un State Park à l'autre.
A Biloxi en Alabama nous assistons curieusement
au sauvetage en mer d'un pick-up 4x4 qui se croyait sans doute amphibie! Assez
incompréhensible.
Nous retrouvons la Floride le 14 mars à
Pensacola, après une visite du musée de l'US Navy, nous allons passer quelques
jours au Gulf Island National Seashore, c'est un National Park préservant
l'extrémité de l'île de Santa Rosa, c'est très calme et on a la mer d'un côté
avec ses vagues déferlantes et de l'autre le calme de la baie, malgré tout la
passe est l'accès pour toute cette baie et de gros bateaux de commerce passent
au ras du sable.
Toute cette région est sur la trajectoire
habituelle des cyclones tropicaux et toutes les maisons du bord de mer se
construisent sur pilotis, parfois à des hauteurs impressionnantes, il n'y a pas
de règles architecturales strictes, on peut voir ainsi une maison ronde côtoyer
une bien plus classique.
La bande côtière est évidemment très
touristique, de nombreux immeubles et résidences sont construits au ras de l’eau,
dans certains secteurs, malgré des enrochements la mer grignote le littoral et
certaines maisons trop proches sont abandonnées. Par contre l’arrière-pays de
toute cette partie de la Floride est couverte de bases militaires et nos nuits
sont bercées par le bruit des pales des hélicoptères de combat en plein
exercice.
Les « Snow-birds » autrement dit les
habitants du nord du continent américain venant passer l’hiver au soleil du sud
sont encore très présents, nous sommes également en période de vacances de
Pâques et la fréquentation des State Parks est très forte nous obligeant pour
la première fois à effectuer des réservations deux à trois jours à l’avance, du
jamais vu.
Nous recommençons à rencontrer des québécois et
c’est toujours un grand plaisir de pouvoir s’exprimer avec eux en français.
Nous nous lions d’amitié avec quelques-uns que nous espérons bien revoir un
jour en France.
Le dimanche de Pâques un dernier séjour au
Stephen Foster State Park où une exposition de vieux tracteurs agricoles se
prépare nous permet de constater une fois de plus la passion des américains
pour tout ce qui est ancien. Nous avons même la surprise d’y voir un tracteur
français, un Société Française Vierzon encore immatriculé dans le Loiret, on n’en
voit quasiment plus en France, mon père m’en parlait beaucoup et il a fallu que
je vienne aux USA pour voir mon premier exemplaire !
Le lendemain soir nous arrivions au chantier de
Green Cove Springs, fini les vacances, il nous faut réviser Hervé et surtout
préparer Retour de galbord pour la longue traversée qui l’attend.
Difficile à chaud de faire un bilan complet de
ce périple, je le ferai cet hiver. Ceci dit c’est une expérience unique dans un
continent où on ne peut appliquer que des superlatifs. Tout est grand, les
plages, les forêts, les montagnes, les déserts, les villes. Les gens sont extrêmement
gentils et prêts à vous rendre service. Les paysages sont grandioses, nos coups
de cœur vont au Québec pour ses habitants bien sûr mais aussi sa nature forte
et ses parcs nationaux, aux Rocheuses canadiennes, à l’île de Vancouver mais
surtout aux parcs nationaux de l’Ouest américain dans lesquels j’inclue celui
de Yellowstone et Grand Teton. Que de souvenirs, que de choses à raconter à nos
petits enfants dans quelques années, mais c’est une étape, notre fils en est
bien conscient puisqu’il nous a offert un livre au titre évocateur : « Il
faudra repartir » de Nicolas Bouvier…