Les voileux se transforment en routards

Le périple est terminé, 50.000kms en un an, Hervé repart vers l'Ouest américain avec d'autres français. Nous avons retrouvé notre bateau à Green Cove Springs et début mai nous voguerons vers les Bermudes avant de rejoindre Flores, première île de l'archipel des Açores. Le retour dans notre chère Bretagne est prévu vers le 15 août.

Adresse du blog bateau :
https://retourdegalbord.blogspot.com/

vendredi 24 août 2012

DES ROCHEUSES CANADIENNES A L'ILE DE VANCOUVER


                       DES ROCHEUSES A VANCOUVER ET SON ILE AOUT 2012

Ce samedi 4 août à 18h nous accueillons notre fils Yves à l’aéroport de Calgary, son avion a même un peu d’avance, il nous apparaît relativement frais pour quelqu’un qui vient de passer près de 20 heures de voyage entre avion et attente dans les aéroports. C’est avec un immense plaisir que nous le recevons pour trois semaines dans notre petit véhicule qui comporte heureusement trois places assises avec ceinture de sécurité et une couchette supplémentaire assez étroite mais dont il se satisfera.

Tant que l’on parle de notre Roadtrek, nous avions déjà baptisé « Germaine » notre fidèle GPS Tomtom en souvenir d’une tante d’Annick qui vécut largement plus de cent ans, souhaitant une aussi grande longévité à cet indispensable instrument. Yves nous trouva rapidement un nom pour le véhicule : Hervé ; pourquoi me direz- vous ? Eh bien parce qu’ici, un camping-car qu’on nomme « motorisé » au Québec, s’appelle « Recreational Vehicle » RV en abrégé aux USA. Je suppose que vous avez compris… !

Pour ce qui est des guides de voyage, nous en avons expérimenté plusieurs mais nous revenons toujours au Guide du Routard qui pour nous est très clair et simple d’utilisation. Encore une fois nous ne serons pas déçus par le resto qu’il nous propose dans la célèbre 8ème rue du centre de Calgary pour fêter son arrivée en terre canadienne, saumon du Pacifique naturellement accompagné d’une bonne pinte d’Amber Ale locale pour étancher sa soif. Route ensuite vers Canmore au bord de la Bow River descendant directement des Rocheuses.


Le lendemain matin départ pour Banff, principale ville de ces Rocheuses avec Jasper où nos amis québécois Diane et André nous ont réservé une place dans le très occupé Campground. Ils feront la connaissance d’Yves et le soir nous dégusterons tous ensemble un bon champagne qui aura bien supporté le voyage depuis la Floride et que nous réservions pour une bonne occasion , l’arrivée de notre fils et mon anniversaire avec quelques jours de retard.


André craignait que cette partie de l’Alberta et la Colombie britannique dépasse en beauté dans notre appréciation les somptueux paysages du St Laurent et du Cap Breton, il avait en partie raison tant il est difficile de comparer la montagne aux rives du grand fleuve ou aux falaises du nord de la Nouvelle Ecosse. Cependant il faut bien avouer que cette chaîne montagneuse est exceptionnelle. On est d’abord surpris de ne pas réellement passer de col pour y pénétrer comme dans les Pyrénées ou les Alpes, la route suit les cours d’eau au milieu d’une vallée très large orientée du sud au nord. Par contre les sommets de cette chaîne des deux côtés de la vallée  sont tous entre 3000 et 3700m sur plus de 300 kms  avec du côté ouest sept champs de glace dont le plus grand, le champ de glace Columbia couvre une superficie de 200km².


Au pied de ces glaciers se nichent des lacs aux couleurs émeraude très surprenantes, cela vient  des particules de roches entraînées par les torrents. Nous ne manquerons donc pas d’utiliser à tour de rôle notre kayak gonflable sur le plus beau d’entre eux : le lac Moraine. Heureusement que notre fond gonflable est assez isolant pour protéger notre séant de la froideur de ces eaux descendant directement des glaciers !


Nous y ferons aussi bien évidemment de grandes et longues marches comme celle du mont Sulphur à Banff, 2270m pour 700m de dénivelé. Le sommet étant le point d’arrivée d’un téléphérique, on est un peu surpris d’y voir tant de monde après avoir crapahuté et transpiré dur pour l’atteindre par nos propres moyens.


Nous n’irons pas jusqu’à Jasper, nous nous arrêterons au Champ de glace Columbia par la magnifique route des Glaciers, une partie des eaux de fonte part vers l’océan Arctique, une partie vers l’océan Atlantique et une autre partie vers l’océan Pacifique. La faune est aussi très présente mais la fréquentation humaine estivale la fait s’exiler un peu plus haut en altitude, nous verrons beaucoup de cerfs, des mouflons mais un seul ours brun et pas de grizzli.


A la suite du Parc National de Banff et Jasper, on prend à Lake Louise la direction de l’ouest et on pénètre immédiatement au Parc National Yoho, bien moins étendu que les deux précédents mais très beau lui aussi avec les très belles chutes de Takakkaw qui bouillonnent et rebondissent en 380m de dénivelé et l’Emerald Lake de couleur émeraude comme son nom l’indique, mais trop touristique à notre goût.


Toujours un peu plus vers l’ouest avant la ville de Revelstoke, on rentre dans le Parc National des Glaciers et du Mont Revelstoke. Nous dormirons au Campground d’Illecillewaet qui a la particularité de se trouver au pied du Great Glacier et à l’endroit où se trouvait au début du siècle dernier  une des plus importantes station de montagne desservie par la ligne de chemin de fer de la Canadian Pacific Railway. Après le percement d’un tunnel, la station tomba en désuétude et il n’en reste plus que des ruines. De bonne heure le lendemain nous commençons l’ascension vers le Great Glacier ou plutôt les premières neiges d’altitude au pied de celui-ci.Cette marche concluait notre passage dans les Rocheuses, place à l’Océan Pacifique.


Restant encore 800kms à parcourir avant Vancouver, nous choisissons de passer par la vallée de l’Okanagan, il s’agit d’une des rares vallées de Colombie Britannique où la forêt est remplacée par des lacs et des vergers, la région est même réputée pour ses vignobles. Nous la traverserons très vite et dès le lendemain nous atteindrons Vancouver pour rallier l’embarcadère d’Horseshoe Bay d’où part le ferry pour Nanaimo sur l’île de Vancouver, nous réservant la visite de la grande ville au retour sur le continent.


Malheureusement, faute de place disponible, nous devrons attendre le surlendemain pour traverser. Du coup nous en profitons pour visiter le Howe Sound dont la route d’accès remonte vers Whistler où se sont déroulée une bonne partie des jeux olympiques d’hiver de Vancouver en 2010. Kayak dans le Sound et balade en montagne au programme.


Le lundi 13 août au soir nous embarquons sur le ferry pour l’étape ultime en territoire canadien. Cette île s’étire sur 400kms de long, a à peu près la surface des Pays-Bas, elle n’est réellement peuplée que dans sa partie sud et sud-est, le reste n’étant quasiment que de la forêt. Par contre il est très étonnant que Victoria sa plus grande ville soit la capitale de toute la Colombie Britannique, ceci contribuant sans doute au développement d’une région qui aurait peut-être été plus délaissée face à la grande ville de Vancouver.


Après une première nuit sur le parking du magasin Walmart de Nanaimo nous filons sur la côte ouest où se trouve le Pacific Rim National Park, spot de surf de réputation mondiale. Cette côte reçoit de plein fouet la longue houle du Pacifique et les surfeurs en profitent. Nous sommes aussi en territoire indien, « Première Nation «   comme les appellent les canadiens et nous constatons qu’ici plus qu’ailleurs ces peuples ont pris leur destin en main. En effet Yves n’a pas pu apporter son surf, il doit donc en louer un. Il le trouvera dans un surfshop appartenant à la même famille amérindienne possédant le campground très « nature » où nous séjournons et qui gère aussi un hôtel au centre d’Ucluelet, nous constaterons également que la majorité des bateaux de pêche qui traquent le saumon sont indiens.


Il faut reconnaître aux surfeurs le courage de rester plusieurs heures dans une eau très froide malgré leur combinaison. Yves profitera trois jours durant de bonnes conditions et nous serons très heureux de le voir revenir un peu transi mais heureux d’avoir pu pratiquer son sport dans cet autre océan si loin des côtes landaises ou bretonnes.


Mais le surf n’est pas tout et nous poursuivrons notre visite en remontant plein nord voir les petits ports de Telegraph Cove, Port Mc Neil et Port Hardy, nous sommes étonnés d’y voir beaucoup de voiliers qui cohabitent très bien avec les bateaux de pêche.


Malheureusement nous y trouverons aussi le froid et beaucoup d’humidité qui nous fera redescendre plein sud à Sooke au bord du  Strait of Juan de Fuca, bras de mer séparant l’île de la côte américaine de l’état de Washington.


C’est le côté nature sauvage bien préservé de la côte Pacifique de l’île qui nous séduira avec des plages immenses jonchées de troncs d’arbre flottés, des îlots et îles à n’en plus finir entre lesquels on découvre des champs de kelp, ces longues algues munies naturellement d’un flotteur qui les fait confondre de loin avec la tête d’un phoque, de cette vie marine avec les lions de mer que nous avons vu étourdir les poulpes en les frappant à la surface de l’eau, le passage des baleines que nous avons vu souffler, des orques que nous n’avons malheureusement pas vu. Tout cela contribue à l’apprécier particulièrement.



Après avoir repris le ferry à Sidney près de Victoria nous aurons une très agréable traversée dans le dédale des Gulf Islands avant d’arriver au terminal de Tsawwassen situé au sud de Vancouver. Les deux derniers jours seront consacrés à la visite de cette grande métropole. La mer y est omniprésente ce qui ne manque pas de nous ravir comme vous l’avez deviné. Au bout de la ville se trouve une presqu’île complètement boisée de 400 hectares, le Stanley Park, c’est là que les citadins viennent s’oxygéner et nous ne manquerons pas d’en faire le tour complet à pied soit près de 9kms, tout en admirant les voiliers et le va et vient des navires de commerce car cette ville est aussi le premier port canadien.


Ce qui frappe également c’est la diversité ethnique de la population, on est face à l’Asie et évidemment la population d’origine chinoise y est très importante, elle représente le tiers des habitants. Ils ont un quartier, Chinatown, deux chaînes de télé, trois radios et trois quotidiens, ce qui fait que l’on entend presque autant parler chinois dans les rues qu’anglais… La communauté indienne y est aussi bien représentée, Commonwealth oblige. La ville en elle-même n’a pas de grande originalité par rapport aux autres grandes villes américaines si ce n’est le quartier de Granville Island dans False Creek, ancien secteur industriel rénové où se déroule un marché très animé et où on a retrouvé les maisons flottantes vues dans un reportage de Thalassa.


Toutes les bonnes choses ont une fin et le 24 août à 4h du matin nous conduisions notre fils à l’aéroport pour son retour en France. Notre voyage au Canada s’arrêtait aussi ce jour-là puisque l’après-midi nous passions la frontière américaine.

Après près de quatre mois nous pouvons dire que nous avons découvert un pays très étonnant. Le premier choc a été de trouver une population francophone très attachante qui on l’espère saura maintenir la culture française en Amérique face à la majorité anglophone et le géant américain. Le deuxième choc a été de constater l’immensité de ce territoire et la diversité des régions traversées. Nos coups de cœur seront d’est en ouest, l’île du Cap Breton, la vallée du St Laurent en y incluant les parcs nationaux limitrophes, le nord des grands lacs en Ontario, les Rocheuses et l’île de Vancouver.

samedi 4 août 2012

DU QUEBEC A CALGARY EN ALBERTA


                                                               JUIN ET JUILLET 2012

Le 25 juin nous passions la « frontière » entre Nouveau Brunswick et Québec très près de celle américaine du Maine, on est dans la chaîne des Appalaches et dans la descente vers le St Laurent nous passons dans la très belle région du lac Témiscouata, malheureusement  le temps pluvieux et de très mauvaises odeurs provenant d’une usine de pâte à papier nous pousserons jusqu’à Rivière du Loup au bord du grand fleuve que nous retrouvons avec plaisir.

A l’aller nous avions négligé la région de Charlevoix au profit du lac St Jean, nous reprenons donc le traversier Rivière du Loup – Saint Siméon pour arriver à La Malbaie. Ce nom lui fut donné par Jacques Cartier après s’y être échoué, elle est en effet très peu profonde et découvre à marée basse de multiples hauts fonds. Nous découvrirons les beautés de cette région au parc national des Hautes Gorges de la Rivière Malbaie et au parc national des Grands Jardins.



Le premier se situe le long de la rivière qui fut un haut lieu de la « drave », c’est-à-dire le métier très dur exercé par ces hommes qui allaient pendant plusieurs semaines couper les arbres au fond de la vallée et qui se chargeaient de les faire descendre par flottage, il fallait sans cesse éviter qu’ils s’entassent à certains endroits et ils devaient prendre de grands risques pour les dégager  tout cela pour un salaire de misère et des conditions d’hébergement très rustiques.  Depuis la fin du siècle dernier cette technique du flottage du bois est interdite car les poissons et en particulier les saumons ne pouvaient plus y vivre tellement cette couverture de bois asphyxiait les rivières.


Sans doute pour leur rendre hommage, le plus dur chemin de randonnée s’appelle maintenant « l’Acropole des Draveurs ». Nous gravirons ses 800mètres de dénivelé pour pouvoir admirer au sommet le magnifique panorama sur les gorges de la rivière et les sommets environnants.


Le deuxième parc de la région, les Grands Jardins, est assez différent avec un plateau accessible où l’on campe au milieu de la forêt boréale et son entrée au sud est remarquable par le mont du Lac des Cygnes culminant à 1000m et au sommet duquel on peut admirer la cuvette créée par un météorite il y a plusieurs millions d’années et qui a contribué à façonner cette belle région de Charlevoix.



Le 2 juillet nous repasserons à Québec, la ville est tellement agréable et comme nous sommes 20 jours avant le départ de la transat Québec – St Malo, plusieurs coureurs français sont déjà là. Deux trimarans dont l’ancien « Crêpes Waouh 2 » de F.Y. Escoffier rebaptisé « Fenêtres Cardinal », sans doute le favori de l’épreuve d’après son convoyeur avec qui nous discutons navigation, et beaucoup de Classe 40 dont celui d’Halvard Mabire qui fera juste son arrivée après la remontée du St Laurent. L’espace de quelques heures nous replongeons dans le milieu du bateau en songeant que dans 10 mois ce sera notre tour de rejoindre la Bretagne à bord de notre voilier qui nous attend en Floride.


Ce soir-là nous dormirons sur un parking à Joliette et vers trois heures du matin un bruit suspect réveillera Annick qui bondira hors du lit pour éviter qu’un maraudeur pénètre dans le véhicule en passant la main par une vitre entrebâillée. Le camping sauvage comporte des risques, autant de ce côté de l’Atlantique que chez nous.

Notre séjour au Québec se termine par les retrouvailles à Notre Dame de l’île Perrot avec Patrick et Isabelle qui sont provisoirement locataires avant de pouvoir prendre possession de leur nouvelle habitation en construction, on aura beaucoup de choses à se raconter et ce sera un moment bien agréable, on espère bien qu’un jour nous pourrons les recevoir chez nous.


Le lendemain André et Diane nous ferons faire le tour de Salaberry de Valleyfield avec moult explications sur l’histoire passée et future de leur ville en pleine transformation, nous ferons aussi connaissance avec Marie, la sœur d’André passionnée de généalogie et d’histoire qui va l’année prochaine traverser l’Atlantique à bord de la « Recouvrance » de Brest afin de commémorer le 400ème anniversaire de la venue des Filles du Roy en Nouvelle France. Nous donnons rendez-vous à André fin juillet dans les Rocheuses.



Je crois l’avoir déjà dit, le Québec restera gravé dans nos mémoires, tant par la gentillesse des gens que par ses somptueux paysages. On y a appris une page d’histoire que l’on n’ avait que survolé durant nos études, on y a retrouvé au travers du mode de vie et du comportement éminemment francophone un peuple voulant plus que jamais affirmer sa différence vis-à-vis de son entourage anglo-saxon, on ne peut que le soutenir tant c’est méritoire de représenter notre culture dans ce grand continent. Dans notre véhicule nous avons la chance de recevoir Radio Canada qui émet de Montréal en français et que l’on capte dans toutes les provinces, même ici à Calgary ; leurs émissions sont d’une qualité exceptionnelle et nous permettent jour après jour de mieux comprendre nos cousins d’Amérique, en ce moment ils sont en pleine campagne électorale et cela nous rappelle celle que nous venons de vivre en France.

Ce jeudi 5 juillet nous quittons définitivement le Québec pour passer en Ontario en longeant la rivière des Outaouais qui sépare les deux provinces, Gatineau assurant la transition. La capitale fédérale touche ainsi le Québec, seule la rivière l’en sépare.


Ottawa est une très belle ville avec des bâtiments gouvernementaux bien en évidence sur la « Colline » terme les désignant communément. Tant par l’architecture de ces bâtiments que par la présence ce jour- là (anniversaire de 1812 oblige) d’une exhibition sur l’esplanade d’une fanfare et d’un bataillon de l’armée canadienne en grand apparat avec bonnets à poils, de quelques officiers en kilt, on se croirait plus à Buckingham Palace qu’à  200kms de Montréal. N’oublions pas que le Canada a une reine : Elisabeth II et qu’elle figure sur tous les billets canadiens.


Nous mettons ensuite le cap au sud, direction le St Laurent et la région des Mille Iles, c’est l’endroit où le fleuve prend vie au sortir du lac Ontario, passage rapide dans la péninsule du Prince Edouard avant de contourner Toronto et de rejoindre le commencement de la péninsule de Bruce qui sépare la Baie Géorgienne du lac Huron. Le lendemain nous trouverons une place pour trois jours au parc national du lac Cyprus, ce seront trois jours consacrés à la marche et au kayak, nous nous baignerons également dans une eau particulièrement claire côté baie Géorgienne.


Pour continuer vers le nord un grand traversier assure la liaison entre l’adorable et très touristique port de Tobermory et l’île de Manitoulin. Ce sera ensuite la transcanadienne avec alternance de lacs et forêts, passage à Sault Sainte Marie où le lac Huron communique avec le lac Supérieur, formant ainsi une frontière naturelle avec les Etats Unis. Nous passerons ensuite deux jours au bord du lac Supérieur au parc provincial du Lac Supérieur à Agawa Bay, une causerie et un film nous feront un peu connaître ce lac très dangereux pour la navigation, il y a eu de nombreux naufrages et  nous apprendrons que l’esturgeon y est maintenant bien implanté, la pollution étant en régression. On peut voir à flanc de falaise des pictogrammes peints par les indiens il y a environ 400ans.

La falaise des pictogrammes d'Agawa Bay

Nous contournons ensuite le lac Supérieur toujours entre lacs et forêts pour arriver au parc national de Pukaskwa en territoire des indiens anishinaabe, nous y ferons de très belles balades à pied dont une de 18kms avec beaucoup de moustiques agressifs, mais la découverte des innombrables îlots et criques en kayak sera notre meilleur souvenir. Nous nous rendons ensuite au parc provincial de Sleeping Giant situé sur une presqu’île faisant face à notre dernière ville au bord de ce lac, Thunder Bay. Au bout d’une très longue marche de 24kms A/R, nous découvrirons le sommet de ce plateau ressemblant de loin à un géant allongé avec une falaise magnifique tombant à pic dans cette partie finale du lac Supérieur représentant 10% des réserves d’eau douce de la planète.

Rencontre surprise lors de notre montée au "Sleeping Giant"

De Thunder Bay à Kenora dernière ville d’Ontario, la route sera longue et très monotone, un lieu-dit de temps en temps, de rares habitations. Cette province est très grande avec de grandes disparités de peuplement entre l’est et l’ouest, elle a des façades sur quatre des grands lacs d’Amérique du Nord mais malgré tout ne possède pas de paysages grandioses à couper le souffle comme ceux du Québec ou de Nouvelle Ecosse.


Pas grand-chose à dire du Manitoba, près de  Winnipeg qui possède un quartier francophone, St Boniface, nous commençons à voir des routes toutes droites sur des dizaines et des dizaines de kilomètres coupant d’immenses champs de céréales, de pommes de terre et de colza avec des fermes au parc matériel impressionnant pour l’ancien vendeur que je suis et cela continuera pendant toute la traversée du Saskatchewan la province suivante.



Nous ferons une halte de trois jours au parc national du Mont Riding au nord-ouest de Winnipeg, c’est un parc immense dont l’activité est concentrée au bord du lac Clear et sa charmante bourgade de Wasagaming, des bisons vivent en totale liberté dans une partie du parc et nous aurons la chance d’en voir une vingtaine traverser la route devant et derrière notre véhicule, c’était assez impressionnant.



A partir de la fin du Saskatchewan et pendant la traversée de l’Alberta jusqu’à Calgary nous verrons une multitude de petits puits de pétrole et de gaz parsemant les immenses champs des régions des « Badlands », très injustement nommées mais l’exploitation intensive des sables bitumineux se fait plus au nord. Nous avons entendu à Radio Canada que ce pays se situe juste derrière l’Arabie Saoudite en terme de réserves pétrolières.

Nous retrouverons André et Diane en route pour les Rocheuses juste avant de passer en Alberta et nous visiterons avec eux le parc provincial des Dinosaures, la rivière Red Deer a raviné toute cette région au sous-sol sablonneux et argileux créant de véritables canyons et qui renferme la plus grande concentration au monde de squelettes de dinosaures. Nous nous séparerons ensuite puisque nous devons accueillir le 4 août notre fils Yves à Calgary avec lequel nous les retrouverons certainement dans les Rocheuses.


Au bout du compte cette grande traversée depuis Montréal nous aura paru moins longue que nous le pensions au départ, en regardant le compteur du véhicule on aura quand même fait 5200kms du Québec au pied des Rocheuses, mais cela s’est fait en « touriste » en 28 jours. On aura bénéficié d’un temps particulièrement beau et ensoleillé avec des pointes à 40° et seulement deux à trois jours d’averses surtout orageuses. Notre Roadtrek s’est très bien comporté à part le changement d’une pièce du régulateur de vitesse à Winnipeg, élément indispensable pour affronter les interminables lignes droites de la Transcanadienne.

Voilà, je termine ce billet avec en toile de fond la majestueuse barrière des Rocheuses, dans la soirée nous allons accueillir notre fils à Calgary. Il va voyager trois semaines avec nous de Banff à Vancouver, notre visa canadien se terminant fin août nous rentrerons à nouveau aux Etats Unis pour gagner le parc du Yellowstone, mais ceci est une autre histoire…