DU YELLOWSTONE AUX PARCS DE L’UTAH
Ce 24 août nous étions à 4h15 à l’aéroport de Vancouver et
nous laissions notre fils regagner la France et son travail après trois
semaines très agréables en sa compagnie. Après quelques heures de sommeil sur
le parking d’un supermarché nous mettons le cap sur la frontière américaine,
Blaine exactement distante d’une quarantaine de kilomètres
.
A l’approche du poste frontière des panneaux électroniques
nous annoncent une demi-heure d’attente, en réalité nous ferons une heure et
quart de pare choc contre pare choc avant d’être introduits dans la salle de
l’immigration. En effet, nous sommes un cas particulier et l’officier qui nous
reçoit menace de nous refouler au Canada. En arrivant en février en Floride
nous avons eu un permis de séjour de six mois se terminant le 21 août, en toute
bonne foi nous pensions que le fait d’avoir passé quatre mois au Canada nous
permettait de rester quatre mois plus tard aux USA, que nenni d’après notre
interlocuteur. Après une demi-heure d’explications cette personne nous redonne
un permis pour six nouveaux mois. Nous sommes soulagés mais inquiets pour notre
retour de France prévu en février prochain après s’être envolés de Los Angeles
en novembre, cela risque d’être le même cinéma. Affaire à suivre.
Revenons-en à la découverte de l’Ouest américain. L’état
voisin de la Colombie Britannique est l’état de Washington dont la plus grande
ville est Seattle, la côte nord est très semblable à celle de sa voisine
colombienne et le Puget Sound s’enfonce à travers un chapelet d’îles jusqu’à sa
capitale Olympia. C’est au bord de ce sound que nous ferons notre première
halte au Larrabee State Park.
Le lendemain, après avoir franchi un col à 1000m,
le paysage changera totalement, fini les cultures, les bois et les lacs, place
à des immensités désertiques couvertes de « sage brush » une plante
vert clair de 50cms de haut qui pousse partout on se demande comment. Pendant
deux jours nous boufferons de l’autoroute pour passer l’Idaho et une partie du
Wyoming à l’entrée duquel nous avons échappé de justesse à un carambolage, un
semi-remorque s’étant couché dans une courbe deux minutes avant notre arrivée,
heureusement aucune voiture ne l’a percuté et le chauffeur était indemne.
Le lundi 27 nous déjeunions au bord de la rivière
Yellowstone entre Bozeman et Gardiner avant de faire notre entrée dans le parc
par le nord à Mammoth Hot Springs.
Le parc du Yellowstone est le plus ancien
des parcs nationaux américains, il a été créé en 1872 et couvre une surface
équivalente à la Corse. C’est un grand plateau à 2500m d’altitude moyenne placé
au-dessus d’un feu permanent puisque le magma n’est qu’à 3350m de profondeur,
autant dire qu’il n’est pas étonnant de voir surgir un peu partout des
fumerolles, des geysers et des boues sulfureuses.
Le spectacle est permanent et
les couleurs extraordinaires, impossible à décrire mais regardez les photos. A
côté de cela il y a une immense forêt dont une partie brûle en permanence
pendant l’été. Quand nous y étions il y en avait cinq tous allumés par la
foudre ; les Rangers les surveillent depuis le sommet du mont Washburn
3122m que nous avons gravi comme beaucoup de superbes points de vue que nous
rencontrons.
L’autre trait dominant du parc est le lac Yellowstone, plus
grand lac de montagne d’Amérique du Nord totalisant 176kms de rivages, il
s’écoule par la rivière du même nom via le Mississipi vers l’Atlantique ;
calme au départ dans une large vallée où paissent les bisons, son cours se
resserre au niveau du Canyon avec deux belles chutes, la première de 30m et la
deuxième de 100m.
La vie animale y est très présente et les bêtes n’y sont pas
craintives, dans deux de nos campements on pouvait le soir les voir passer à
trois mètres de notre véhicule ou créer sur les routes des files de véhicules
photographiant bisons ou cerfs broutant l’herbe des bas-côtés ou s’installant
sur les pelouses bien entretenues du centre du parc à Mammoth Hot Springs.
Le prolongement naturel de ce parc est celui de Grand Teton
National Park, découvert par des trappeurs français au 18ème siècle
qui donnèrent ce nom aux trois sommets principaux, south, middle et grand Teton
de 3814 à 4197m.
Cette chaîne est majestueuse, orientée nord-sud, au pied de laquelle se trouvent plusieurs lacs dont le Jackson Lake et le Jenny Lake, puis une grande plaine se prolonge jusqu’à Jackson Hole, première ville où l’on sent vraiment qu’on est dans l’ouest américain avec ses ranchs et ses cow-boys coiffés de l’indispensable Stretson.
Cette chaîne est majestueuse, orientée nord-sud, au pied de laquelle se trouvent plusieurs lacs dont le Jackson Lake et le Jenny Lake, puis une grande plaine se prolonge jusqu’à Jackson Hole, première ville où l’on sent vraiment qu’on est dans l’ouest américain avec ses ranchs et ses cow-boys coiffés de l’indispensable Stretson.
C’est dans ce parc, lors d’une grande balade à Colter Bay
vers l’Hermitage Point que nous verrons un loup détaler à notre approche, est
ce nous qui l’avons surpris ou l’orage qui grondait à cet instant, toujours
est-il que dans cette presqu’île, loin de tout, nous n’étions pas très
fiers !
Route ensuite plein sud pour rentrer dans l’Utah au lac Bear
sur la rive duquel nous passerons une agréable fin d’après-midi.
Cap ensuite vers Salt Lake City ou plutôt Antelope Island, la plus grande île du Grand Lac Salé. On y accède par une digue-jetée de 10Kms et on passe de la ville au désert.
L’île est en effet un parc d’état donc protégé de toute construction, on y trouve juste un ranch construit en 1848. La vie animale y est très présente, on dénombre 500 à 700 bisons, des mouflons d’Amérique, des cerfs et des antilopes d’Amérique qui lui ont donné son nom.
Le soir, il ne reste que les campeurs et on vit au milieu des animaux, alors que j’étais tranquillement assis dehors en train de mettre à jour mes photos, un bison énorme passait à deux mètres en me lorgnant de son gros œil, il remontait d’une pâture plus bas et traversait le camp. La nuit tombée nous entendions des cris plus aigus que ceux d’un chien hurlant et le matin un coyote était en chasse près de notre véhicule. C’est aussi un lieu de passage de beaucoup d’oiseaux migrateurs.
Cap ensuite vers Salt Lake City ou plutôt Antelope Island, la plus grande île du Grand Lac Salé. On y accède par une digue-jetée de 10Kms et on passe de la ville au désert.
L’île est en effet un parc d’état donc protégé de toute construction, on y trouve juste un ranch construit en 1848. La vie animale y est très présente, on dénombre 500 à 700 bisons, des mouflons d’Amérique, des cerfs et des antilopes d’Amérique qui lui ont donné son nom.
Le soir, il ne reste que les campeurs et on vit au milieu des animaux, alors que j’étais tranquillement assis dehors en train de mettre à jour mes photos, un bison énorme passait à deux mètres en me lorgnant de son gros œil, il remontait d’une pâture plus bas et traversait le camp. La nuit tombée nous entendions des cris plus aigus que ceux d’un chien hurlant et le matin un coyote était en chasse près de notre véhicule. C’est aussi un lieu de passage de beaucoup d’oiseaux migrateurs.
Pour maintenant vous savez que les grandes villes ne nous
attirent pas beaucoup et que nous préférons la nature, aussi notre passage à
Salt Lake City se fit rapidement par l’autoroute qui la traverse, juste le
temps d’apercevoir ses immeubles et la coupole de l’Utah State Capitole. Nous
avons lu l’histoire de cette ville fondée par Joseph Smith, créateur de la
secte des Mormons, je dis secte car en France elle est cataloguée comme telle.
Ici aux USA c’est une église un peu particulière car elle domine l’état de
l’Utah et a ou a eu des comportements extrêmes en interdisant l’alcool pendant
de longues années, en prônant pendant longtemps la polygamie et en recensant
les familles du monde entier afin d’en rebaptiser les morts ! Il est d’ailleurs
réconfortant de voir qu’ une marque de bière locale conteste ces pratiques et
cette secte en en baptisant une « Evolution « avec sur l’étiquette
plusieurs silhouettes du singe à l’homo erectus et l’autre
« Polygamy » avec une image osée entourée d’angelots…
Revenons à la nature puisque nous filons plein sud pour
commencer la visite des cinq parcs nationaux du sud de cet état et le premier
d’entre eux est Zion. On reste dans l’ancien testament et les mormons puisque
son nom fait référence au Sion biblique. Ce parc est un canyon creusé par la
Virgin River dans des falaises à dominante ocre comme dans toute cette région,
mais où on voit aussi des strates blanches et grises. Il y a vraiment deux
belles balades à y faire et nous ne les avons pas manquées.
La première est « The Narrows », il s’agit de
remonter à pied la rivière dans un canyon très étroit en marchant dans son lit
les trois quarts du temps, heureusement que le niveau d’eau est bas et nous ne
mouillerons que le bas du short. La remontée se fait sur plusieurs kilomètres,
nous ne le ferons que sur deux mais les falaises qui nous entourent de si près
sont impressionnantes et magnifiques par leurs différentes couleurs, il faut
vraiment lever la tête à la verticale pour apercevoir le ciel.
La deuxième est
« Angel’s Landing », c’est la montée d’un éperon rocheux que la
rivière contourne dans le canyon. On débute par un sentier dont la pente
s’accentue petit à petit pour accéder à la base du rocher, puis on monte en
zig-zag très courts et raides jusqu’à un premier point de vue au bout de 3,2kms
d’ascension.
Reste 800m à faire en traversant d’abord une crête large d’un mètre cinquante maximum avec un à-pic de chaque côté, sujet au vertige s’abstenir, heureusement que des chaînes ont été scellées aux points stratégiques et que l’on peut s’y accrocher, arrivés au sommet on a une vision fantastique des deux côtés du canyon, un peu fatigués car il fait très chaud mais comblés par le spectacle.
Reste 800m à faire en traversant d’abord une crête large d’un mètre cinquante maximum avec un à-pic de chaque côté, sujet au vertige s’abstenir, heureusement que des chaînes ont été scellées aux points stratégiques et que l’on peut s’y accrocher, arrivés au sommet on a une vision fantastique des deux côtés du canyon, un peu fatigués car il fait très chaud mais comblés par le spectacle.
Le deuxième parc est celui de Bryce Canyon, totalement
différent du précédent. Il s’agit ici d’un plateau calcaire dans lequel
l’érosion a sculpté une multitude de cheminées de fées et de colonnes aux
formes parfois étonnantes.
Tout ceci dans un amphithéâtre naturel où les couleurs varient du jaune à l’orange voire presque rouge suivant la position du soleil, quelques sapins arrivent à pousser parmi tout cela y ajoutant une touche de vert très contrastée.
C’est très joli à voir du bord du plateau et c’est aussi très impressionnant de parcourir les sentiers qui serpentent à la base de toutes ces formations.
Tout ceci dans un amphithéâtre naturel où les couleurs varient du jaune à l’orange voire presque rouge suivant la position du soleil, quelques sapins arrivent à pousser parmi tout cela y ajoutant une touche de vert très contrastée.
C’est très joli à voir du bord du plateau et c’est aussi très impressionnant de parcourir les sentiers qui serpentent à la base de toutes ces formations.
Capitol Reef est le troisième. Il est bien moins visité que
les deux précédents car il s’agit d’une cassure très longue au fond de laquelle
coule la Fremont River. C’est un univers très minéral avec des cassures dans la
falaise qui permettent d’y pénétrer par des pistes de terre infréquentables par
temps d’orage.
Nous en visiterons deux, le Grand Wash où s’abrita Butch Cassidy et le Capitol Gorge où les pionniers passaient pour aller plus sud et gravaient leurs noms sur la roche. Dans ce presque désert les mormons ont planté près de la rivière un verger de 2700 arbres fruitiers qui est encore exploité aujourd’hui et près duquel se situe le camping avec de nombreux arbres à l’ombre desquels on peut s’installer. La cassure ou reef appelé « Waterpocket Fold » fait 160kms de long et il aurait fallu un 4X4 pour sillonner les pistes qui le longent.
Nous en visiterons deux, le Grand Wash où s’abrita Butch Cassidy et le Capitol Gorge où les pionniers passaient pour aller plus sud et gravaient leurs noms sur la roche. Dans ce presque désert les mormons ont planté près de la rivière un verger de 2700 arbres fruitiers qui est encore exploité aujourd’hui et près duquel se situe le camping avec de nombreux arbres à l’ombre desquels on peut s’installer. La cassure ou reef appelé « Waterpocket Fold » fait 160kms de long et il aurait fallu un 4X4 pour sillonner les pistes qui le longent.
Le quatrième parc est Arches National Park. Comme son nom
l’indique on vient ici pour voir les étonnantes arches sculptées par la nature
dans le grès rouge, il y en a des dizaines et pour découvrir les plus belles il
faut marcher quelques kilomètres. Il en est ainsi de celle qui est l’emblème de
l’Utah : Delicate Arch, au bout de deux kilomètres on la découvre
subitement, masquée par un gros rocher et c’est l’émerveillement tant elle est
fine, posée sur un socle incliné au bord d’un canyon. Pour les autres je vous
renvoie aux photos car elles sont de formes très diverses et dans des
environnements très différents.
Le parc suivant, le dernier de cette région dans l’Utah est Canyonlands
National Park, on le visite par deux routes, l’une au nord et l’autre au sud de
Moab qui est la ville touristique de cette région traversée par la Green River
et le fameux Colorado, c’est d’ailleurs au bord de ce dernier et devant une
magnifique falaise de grès rouge appartenant au parc d’Arches que nous
passerons deux nuits. Nous ne visiterons que la partie nord de ce parc appelée
« Island in the Sky », c’est un plateau de 50kms de long du bord
duquel on surplombe les deux rivières précitées d’un à-pic de 600m et d’où on a
une vue extraordinaire sur leur confluent et le début de ce qui nous attend
plus loin, la vallée du Colorado et son fameux canyon, mais regardez les
photos, elles en disent beaucoup plus que des mots.
Je dois dire que tous ces parcs américains sont passionnants
et très différents les uns des autres, qu’on ne s’attendait pas à passer aussi
longtemps de temps en Utah, il nous reste à continuer d’explorer la route du
Colorado avant de remonter vers la Californie.
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